mardi 17 février 2015

CATASTROPHE : Fukushima ou Ecolos-idiologues ?



Les "renouvelables": combien de morts ?


La presse ne diffuse que des papiers à charge contre le nucléaire, souvent avec des arguments d’une grossière indigence, sans possibilité de répliquer. Madame Duflot a parlé devant les médias (inertes) des «centaines de milliers de morts» post-Fukushima. Il est bon de faire le point sur cette soi-disant « catastrophe » et de se demander sérieusement si, à terme, par ses motivations essentiellement politiques et sans la moindre considération technique, Mme Duflot (et consorts) ne nous amène pas vers une catastrophe bien plus importante.


D’abord le point sur les conséquences de Fukushima :
Le tsunami du 11 mars 2011 a touché près de 300 km de côtes au Japon, la majorité des 25 à 30 000 morts se situant essentiellement dans la zone de Sendaï à Minami Sanriku entre 100 et 200 km plus au nord. Sur le site de la centrale, deux ouvriers ont péri noyés, deux arrêts cardiaques ont causé des décès le 14 mai 2011 et le 9 janvier 2012, un décès par leucémie aigüe en aout 2011 et un par choc septique le 6 octobre. D'après Jean-René Jourdain (IRSN, Direction de la protection de l'homme), seul le dernier pourrait avoir un rapport avec l'irradiation subie. (Source : Site http://sciences.blogs. liberation.fr/home/2012/03/fukushima). D’après le rapport de l’UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation) en 2013, (je cite): le nombre de décès imputables à l’accident nucléaire de Fukushima est et sera égal à zéro. Ceci dit, personne ne nie l’existence de 87 intervenants irradiés hors doses admissibles (Source : NISA Nuclear and Industrial Safety Agency du Japon) et exposés aux risques pudiquement appelés "vie entière".
A noter également que la centrale nucléaire d'Onagawa, la plus proche de l'épicentre du séisme a résisté et s'est arrêtée en toute sécurité comme prévu sans incident. Sans intérêt pour la presse.
Pourquoi alors parler de la Catastrophe de Fukushima, le nom de Sendaï étant aussi facile à prononcer, sinon pour « casser » du nucléaire.
Si Fukushima est la partie apparente de l’iceberg, la catastrophe Ecolo en est la partie immergée. La vision imposée par des "Verts" à nos dirigeants de notre mix énergétique futur, traduit dans la nouvelle loi de transition énergétique (LTE, votée en catimini par 24 députés dans la nuit du 10 au 11 octobre 2014) nous amène à coup sûr vers le « modèle » allemand. Encore que, par rapport à ses extrémismes de sortie du nucléaire, la loi limite à 50% sa part dans le mix de production électrique. La LTE c'est (Art.1er):

  • les énergies renouvelables à 32% de la consommation finale d’énergie en 2030,
  •  réduire la consommation énergétique finale des énergies fossiles de 30 % en 2030,
  • réduire la part du nucléaire à 50% de la production d’électricité par rapport à 2012,
  • et… réduire notre consommation énergétique finale de 50% en 2050.
On croît rêver à lire cette ineptie de la possibilité de diviser par 2 notre consommation énergétique alors qu'elle n'a jamais cessé d'augmenter. Si déjà on pouvait la stabiliser ! Par quelle aberration nos décideurs en sont à avaler toutes les élucubrations d'un lobby d'idéologues (politiciens eux-mêmes) ?. Pour des raisons électorales ?

Revenons aux objectifs. A consommation constante en 2030 (?) pour ramener à 250 TWh (pour TWh voir note en fin d'article) la production du nucléaire, au lieu des 416 produits en 2014, avec 9,3 % (40 TWh) d’hydraulique, il faudra trouver 210 TWh ‘nouveaux’.
Les dits ‘renouvelables’ (hors hydraulique) sont à moins de 5% (voir votre facture EdF). Les implantations d’éoliennes décroissent depuis 2009 (voir tableau bas de page). Le photovoltaïque est à moins de 1%. Il est vraisemblable qu’à prix d’or, on n’atteindra pas 15% en 2030. Soit au mieux 75 TWh. Restent 135 TWh à produire avec du fossile (gaz-charbon-fioul), Soit 105 TWh de plus qu’aujourd’hui.
Il s’agit là de valeurs correspondant à la production de base. Or l’intermittence de l’éolien (voire du photovoltaïque) conduit inéluctablement à la construction d’autres centrales à fossile pour reprendre rapidement les coupures. Dont les rejets s’ajouteront aux autres gaz à effet de serre.
Question annexe: comment peut-on réduire (objectif de la LTE) de 30% notre consommation de fossiles alors qu'il faut passer ce type de production de 30 TWh (6%) en 2013 à 105 en 2030 ?? Nouvelle aberration.
Concernant l'aspect sanitaire, si on se base sur les études (plutôt sérieuses) résumées dans les notes ci-dessous, et au mieux avec uniquement du gaz, la production de 1000 TWh entraîne environ 4000 décès. Donc, en France ou ailleurs, pour 100 TWh, 400 décès par an.
En 10 ans 4000 décès dus au choix de réduction du nucléaire.
Si, par malheur, on venait à s’appuyer sur un peu de charbon ou (en énergie importée d’Allemagne) sur du lignite, on doublerait ou triplerait joyeusement ce chiffre. Loin des 3 morts de Fukushima, dans la discrétion et sans tsunami. Personne ne parlera de catastrophe.

Merci Mme Duflot et consorts.
____________________
Références
Nombre de décès par 1000 TWh d’énergie finale pour   différentes techniques.
Le tableau ci-dessous a été établi  par le magazine Forbes Site : http://www.forbes.com/sites/jamesconca/2012/06/10/
energys-deathprint-a-price-always-paid
Publié par J. M. Jancovici sur son site : http://www.manicore.com/documentation/petrole/danger_charbon.html.

Nota : La table tient compte des victimes de Tchernobyl et Fukushima.

> Technique
Décès  pour
1000 TWh
> Charbon (monde)
170000
> Charbon (USA)
15000
> Pétrole
36000
> Gaz naturel
4000
> Biomasse
24000
> Photovoltaïque
440
> Eolien
150
> Hydroelectricité
1400
Nucléaire
90
Nombre de morts par source d’énergie liés à la pollution de l’air et aux accidents
Source: Electricity generation and health_ Anil Markandya & Paul Wilkinson - The Lancet 2007; 370:979-90
Nota: The Lancet est la revue référence mondiale en médecine.



Notes : 
1/ TWh (térawatt.heure) = 1012 watt.heure = 1 milliard de kWh. Pour info, 1 kWh correspond à la consommation pendant 1 heure d’un petit radiateur (électrique ou pas).
2/ Le texte précis de la loi est le suivant:
Article 1er – alinéa III. - L’article L. 100-4 du code de l’énergie est remplacé par les dispositions suivantes: « Art. L. 100-4. - I. - La politique énergétique nationale a pour objectifs :
 - 1°/ De réduire les émissions de gaz à effets de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 ;
- 2°/ De réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012 …
 - 3°/ De réduire la consommation énergétique finale des énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à la référence 2012 ;
- 4°/ De porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32 % de cette consommation en 2030 ;

- 5°/ De réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025. »

3/ Energie éolienne raccordée par an (MW):

Puissance
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
par an
174
359
750
748
1077
1247
1190
928
821
630
cumulée
293
752
1502
2250
3227
4574
5764
6692
7513
8143
Source: www.rte-france.com/sites






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