mardi 10 février 2015

ANALYSE VRAIE DE LA LOI DE TRANSITION ENERGETIQUE


Une étude de Jean-Pierre Pervès 
www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/
etudes/Analyse dela LTE.pdf<http://www.sauvonsleclimat.org
/images/articles
/pdf_files/etudes/Analyse%20de%20la%20LTE.pdf>
NB: En italique commentaires personnels.

Résumé de l’étude
L’élément structurant de la loi sur la transition énergétique
 (LTE) est l’engagement pris par le Président de la
 République de réduire d’un tiers, à 50%, la contribution de l’énergie nucléaire à la production d’électricité en 2025, en développant prioritairement les énergies renouvelables intermittentes électrogènes (solaire photovoltaïque, éolien
 et hydrolien).
 Cette orientation figure clairement dans la « petite loi » telle qu’elle a été transmise par l’Assemblée au Sénat ; elle est associée à un objectif de 40% d’EnR électrogènes en 2030 et à une limitation à 63 GW, niveau actuel, de la puissance nucléaire installée. Or les déclarations de Ségolène Royal, Ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, soulignent l’importance de notre programme nucléaire dans la lutte contre les gaz à effet de serre (GES), nucléaire grâce auquel la France a déjà réalisé une part importante de la transition énergétique : nos émissions de gaz carbonique du secteur électrique ont été seulement de 61,5 g/kWh en 2013. A titre de comparaison en Allemagne, qui a déployé un vaste parc d’énergies renouvelables électrogènes, supérieur en puissance à notre parc nucléaire, le secteur électrique a émis 477 g/kWh. L'Allemagne pollue près de 8 fois plus que la France.

On s’est proposé dans l’étude détaillée d’évaluer ce que pourraient-être les performances du mix électrique français et sa production physique réelle vers 2030 si les objectifs proposés par la LTE étaient maintenus. Elle s’appuie sur le scénario « nouveau mix » présenté par « Réseaux de transport d’électricité » dans son « Schéma décennal de développement du réseau électrique»), scénario qui répond presque exactement aux objectifs de la loi en détaillant beaucoup plus les moyens mis en œuvre, avec 63,7 GW de puissance intermittente (puissance multipliée par 5,4 par rapport à 2013). Est-ce bien réaliste en 15 ans ?

Dans cette hypothèse, les performances de la LTE dans le secteur de l’électricité seraient extrêmement décevantes en termes de réduction des émissions de GES avec une augmentation légère de la contribution des combustibles fossiles en 2030, ce qui est contradictoire ! La totalité de l’objectif de réduction des GES(de 40% par rapport à 1990) devra alors être reportée sur le chauffage et les transports, au prix d’investissements qui s’ajouteront à ceux, peu efficaces, consentis pour les EnR électrogènes.

En effet les programmes de développement de l’éolien, du solaire photovoltaïque, de l’hydrolien et des réseaux résultant de la LTE (environ 10 milliards d’investissements par an pendant 15 ans) conduiront inéluctablement à une croissance forte du coût de production et de distribution de l’électricité. Elle sera payée par le consommateur (elle l'est déjà) via une taxe, la Contribution au service public de l’électricité, qui pourrait s’élever à plus de 16 milliards € par an en 2030 si la LTE était mise en application sans modifications des conditions d’utilisation et des prix d’achat des
productions intermittentes. De plus, ce programme ne fera qu’amplifier le déficit commercial du pays (importations
d’équipements ainsi que de gaz pour faire face aux fluctuations de production). Or les conséquences économiques et sociales réelles de la petite loi n’ont pas été traités dans la présentation qui en a été faite: gaspillage résultant de la réduction obligée de la production nucléaire, gabegie accompagnant le développement non maîtrisé des énergies renouvelables électrogènes, coût des réseaux, ambition proclamée d’un accroissement de l’efficacité
énergétique au-delà du réaliste etc.

La France est déjà une des nations les plus performantes d’Europe en termes d’émission de GES grâce à son électricité, et sa priorité devrait porter  sur une réduction aux meilleures conditions économiques des émissions de GES dans le transport et les bâtiments et sur une diminution drastique de sa dépendance au pétrole et au gaz.

J.P. PERVES

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Toujours avec modération